Cyle de 5 événements à la Fondation Jan Michalski
Dans nul autre pays au monde les camps de concentration n’ont connu une telle expansion ni eu un usage aussi intensif que dans l’Union soviétique, et par la suite dans l’ensemble des régimes communistes du XXe siècle. Étaient envoyés dans ces camps celles et ceux que les pouvoirs en place qualifiaient d’« ennemis du peuple », une appréciation soumise au plus grand arbitraire.
Si le mot Goulag, entré dans le langage commun, est identifié à cette tragédie, on sait moins ce qu’il recouvre : l’acronyme désigne l’Administration principale des camps créée en URSS en 1930 dans le but de régler la vie et la mort de toutes les personnes prisonnières selon un même mode de fonctionnement sur la totalité du territoire soviétique, en termes de normes de travail forcé à fournir pour chaque prisonnier dans les exploitations minières ou forestières, de rations alimentaires à recevoir en fonction de ces normes et, de manière générale, de rentabilité de cette main-d’œuvre corvéable à merci.
Le Goulag a permis de mettre en valeur des régions hostiles, sans se soucier des pertes humaines. Jusque dans les années 1950, environ 20 millions de prisonniers et prisonnières ont été envoyés dans les 476 complexes concentrationnaires que regroupait l’Administration principale. Environ 4 millions de « zeks », nom donné aux déportés, y sont morts.
Tous les peuples de l’Union soviétique, toutes les couches de la société ont été confrontés à cette machine répressive. Un drame collectif qui a donné lieu à une vaste littérature : témoignages, récits, romans, chargés de rapporter l’indicible calvaire des disparus dans les immensités glacées sibériennes. Rendre hommage à ces écrits du patrimoine de l’humanité, par-delà le devoir de mémoire, est l’objet de ce cycle de conférences pensé à l’occasion du 50e anniversaire de la publication de L’archipel du Goulag d’Alexandre Soljénitsyne. Les cinq rencontres seront accompagnées de témoignages audiovisuels, d’extraits de documentaires, de musiques et de chants composés au Goulag, et ponctuées de lectures.
